2023 Les Anciennes à Fontainebleau

Comme nous sommes un peu tard pour le visiter nous n’en verrons qu’une petite partie extérieure mais très engageante. En regardant une carte, on s’aperçoit que la ville de Fontainebleau construite autour de son château est quasiment au centre de la forêt qui l’entoure matérialisé par le rond-point de l’obélisque qui forme le croisement des N6 et N7. Au commencement, comme Versailles ou Chambord, Fontainebleau était une résidence de chasse située idéalement au centre d’une importante forêt giboyeuse, dont le palais doit son origine à la passion royale de la chasse des souverains.

Un peu de culture ne fait pas de mal, je vous conseille de venir y passer une journée pour le découvrir avec ses jardins, l’ensemble vaut vraiment le coup d’œil; Ce château est resté aménagé et habité par les souverains successifs depuis les derniers capétiens avec Philippe Auguste au 12è siècle jusqu’à Napoléon III, soit plus de 800 ans d’histoire ! A la Renaissance, François Ier, déjà et encore lui, pratiquera les premières grosses transformations en y faisant disparaître les traces du bâti médiéval, qu’il remplace par de nouveaux bâtiments formant la Cour Ovale à l’Est, la Basse-Cour à l’Ouest le tout relié par une grande galerie ; Son fils Henri II poursuivra les transformations et Catherine de Médicis sa veuve en remplaçant l’architecte Philibert de l’Orme par Le Primatice son protégé ! Henri IV l’agrandira et le modifiera considérablement avec notamment la Salle du Jeu de Paume que nous avons vu, à l’angle de la cour du Cheval Blanc. 
Louis XIV, Louis XV puis Louis XVI, y effectuerons de nombreuses transformations. La révolution épargne le château mais pas son mobilier qui sera pillé, et Napoléon Bonaparte aime à s’y rendre, résidence qu’il préfère à Versailles !

Les repas du soir seront pris au restaurant Le Mansart – le burger était top -, pile sur la place devant le château, espace prisé des motards franciliens qui viennent se désaltérer après s’être arsouillé les 4 virages de la D148 dans tous les sens dans le style Joe-Bar-Team : ‘t’attaquais, toi ? Moi, non ’ L’avantage est que l’on peut garer sa moto à côté de sa bière. L’autre repère de cette place est la célèbre salle de vente Osenat, juste en face du restaurant, lieu de ventes aux enchères de nombreux véhicules anciens, autos et motos, souvent à des prix stratosphériques. Petite anecdote, c’est aussi là que le journaleux François Allain de l’émission Vintage Mécanic, pleure toutes les larmes de son corps quand une vente ne couvre pas ses frais en regardant partir sa dernière restauration merdique commandée à bas prix !

Samedi matin, 8h30, la pluie est au rendez-vous ! Les 17 participants sont là, bien bâchés et surprise, que deux motos récentes l’ouvreur et le serre-file en GS, un record et on est bien encadré ! Nous empruntons la Route des Cascades et traversons les jardins du château en laissant à gauche la perspective du Grand Canal et à droite le Parreterre vu la veille ! Bernard ne résiste pas à l’envie de nous faire faire le tour du rond-point de l’obélisque, rond-point qui est un point de ralliement bien connu des franciliens qui partent s’essayer aux fameux 4 virages… avant la future bière de la place !

Avon résidence des éditions LVA, Thomery, les boucles de la Seine, que nous ne verrons pas.
Champagne-sur-Seine, arrivée à Saint-Mammès haut lieu de la batellerie francilienne, depuis le pont sur la Seine certains ont pu apercevoir quelques péniches sur la droite, c’est la confluence entre la Seine et le Loing, départ du canal du Loing (ancien d’orléans) qui fait la jonction entre les bassins de la Seine et de la Loire.

A Moret-sur-Loing, petite cité médiévale fortifiée, nous emprunterons le pont puis passerons sous la porte de Bourgogne, pour rejoindre directement Barbizon. Compte tenu des conditions météo avec la pluie qui redoublait, la boucle initialement prévue vers Milly et Malesherbes a été écourtée pour rejoindre directement Barbizon où nous prendrons un café bien mérité. Malgré les conditions, aucun incident, ni grosse panne à déclarer sinon un câble d’embrayage récalcitrant !

Barbizon, modeste petit village en bordure nord-ouest de la forêt de Fontainebleau, connut la gloire au 19è siècle quand il fut fréquenté par les peintres dits ‘paysagistes’ que sont Rousseau, Millet, Daumier, Troyon, Diaz et Carpeaux qui constituaient ce qui a été appelé après ‘l’école de Barbizon’. Les écrivains viennent leur rendre visite, Musset, George Sand, les ‘Goncourt’ et le ‘Tout-Paris’. Cela restera et deviendra une destination chic et recherchée. A proximité se trouve les Gorges d’Apremont et nous apercevons depuis le parking du restaurant les fameux rochers de Fontainebleau, spot apprécié pour les apprentis escaladeurs avec de nombreux parcours ; Plus loin vers Milly le massif des Trois Pignons et les Gorges de Franchard, sites très recherchés pour les balades et randonnées en famille et aussi la varappe bien sûr.

Le grès de Fontainebleau (rochers) est à l’origine du sable blanc (ou sablon) de Fontainebleau utilisé dans le bâtiment bien connu pour sa finesse et sa couleur claire également utilisé dans la fabrication du verre.

Au bout de la rue de Barbizon, c’est un parking en cul-de-sac dans la forêt et c’est dans le chalet en bois qu’on mange à midi, c’est la Caverne des Brigands ! Bon, à l’arrivée personne, les lumières sont éteintes, on est un peu en avance, Patrick a un sérieux doute mais quelqu’un finit par nous confirmer que c’est bien là :  ce fut très – comment dire – frugal et certains auront bien du mal à digérer comme Bruno qui s’en souviendra. C’était peut-être un repère de brigands mais sûrement pas un restaurant ! J’ai cru comprendre que les wc valaient aussi le détour !? Leur site annonce pourtant pouvoir recevoir des groupes de 20 à 80 personnes avec 3 menus différents possibles ! …Nous on a compris, on passe notre chemin.

Après l’encas, bonne nouvelle, il ne pleut plus. Direction Réau-Villaroche, en évitant Melun par une habile boucle, pour rejoindre le musée SAFRAN, au Nord. Le site est tout près du château de Vaux-le-Vicomte et de Blandy-les-Tours.

Le musée SAFRAN et GNOME & RHONE, c’est un mélange d’aviation, de moto et d’aérospatiale, le point commun c’est à l’origine un fabricant de moteur, qui va nous mener de Blériot à la fusée Ariane en passant par les réacteurs de Mirage.

Visite très riche et très suivie, à tel point que pour préparer son quizz, Patrick devait noter au fur et à mesure même avec la tête dans un réacteur de mirage. Métier à risque. Il avait les réponses mais il cherchait les questions !!
    
La partie moto réunit l’ensemble de la production complète Gnôme & Rhône depuis 1919 jusqu’à 1960. Complet.

Dimanche matin, 8h15, c’était sec mais la pluie démarre avec nous ! Comme dit Fred, c’est super bien organisé, on attend qu’il pleuve pour partir ! On prend la fameuse D148 avec ses 4 virages, mais y’a personne d’autre que nous, y sont ou les kékés du dimanche ?

Avant de limer les cales pieds dans les 4 virages, il y a la ligne droite et ses ralentisseurs, certains auront peut-être remarqué l’aqueduc qui traverse la route. La quoi ? L’aqueduc de la Vanne et ce n’en est pas une. C’est un des 4 aqueducs qui amène l’eau potable à Paris, en déviant carrément une rivière – la Vanne – un affluent de l’Yonne qui se situe du côté de Sens à plus de 100 km. Cette eau arrive dans les réservoirs de Montsouris dans le 14è près du Parc Montsouris via Cachan. Il y en a trois autres qui acheminent l’eau à Paris, depuis l’Arve en Normandie, la Dhuys en Picardie et le Loing à côté.

Après les 4 virages et leurs insupportables ralentisseurs - les boudins horizontaux à répétition - on traverse le canal du Loing à Épisy, puis Villecerf, Dormelles et à Thoury-Férottes on passe tout près de Bichereau qui était un fameux rassemblement de café racer BMW il y a quelques années ; quand je dis fameux ce n’est pas que j’aime particulièrement les coupeurs de cadre, mais il y avait de belles préparations en tout genre à partir de bases BMW. La rue était bloquée et il y avait des motos garées tout le long, avec une petite fête sympa et une bonne ambiance, c’était mi-septembre une sorte de minuscule bike-week à la française avec des motos allemandes caférisées, dans un coin perdu au milieu de nulle part. Certains ont peut-être vu le panneau indicateur. 
Ensuite remontée par le nord pour contourner Montereau-Fault-Yonne et traversée de l’Yonne à Misy-sur-Yonne. Montereau-Fault-Yonne, c’est l’endroit de la confluence de la Seine et de l’Yonne, une rumeur assène qu’à cet endroit la Seine devrait s’appeler l’Yonne car son débit lui serait supérieur ! Vrai ou faux ? Peut-être que si la Vanne n’était pas déviée ce serait vrai ? Traversée de la Seine à Chatenay-sur-Seine avant d’arrivée à notre destination à Longueville. On est tout prêt de Provins, autre ville médiévale qui a conservé ses fortifications et son donjon à visiter également.

A Longueville, l’association AJECTA, musée vivant du chemin de fer, œuvre pour la préservation du patrimoine ferroviaire français. C’est un autre monde le chemin de fer, les cheminots, les locomotives à vapeur de la ‘La Bête Humaine’, les rails, la sueur, la fumée, la vapeur, le cambouis, c’est tout ça réuni dans et autour d’une magnifique rotonde à locomotives datant de 1911 équipée d’un pont tournant mobile qui fonctionne. L’association récupère et restaure du matériel ferroviaire et fait des démonstrations en les faisant rouler régulièrement.

La collection comprend 14 locomotives à vapeur et près de 100 autres matériels roulants et raconte l’histoire des chemins de fer français depuis le début du XIXè siècle jusqu’aux années 50’. La plus ancienne locomotive date de 1866 et la dernière locomotive à vapeur a quitté la rotonde en 1966. 

Une sortie conviviale, arrosée - au sens propre comme figuré – sous le signe du patrimoine. Bravo et merci à tous et toutes.
LaurentH75
BMW Motorrad Club France